Le 28 novembre 1695, le Domaine de Corps de Loup fut le témoin d’un mariage d’exception. Ce jour-là, Charlotte de Villars s’unit à Jacques de Vogüé, seigneur de Gourdan, une famille influente dans la région. L'événement, officialisé par un contrat soigneusement rédigé, atteste de l’importance du domaine au XVIIe siècle.
À cette époque, Corps de Loup était une bâtisse entre ferme et château fortifié, caractéristique des demeures nobles de la région. Il faudra attendre 1726 pour que la demeure soit transformée et embellie, adoptant un style architectural plus en accord avec les tendances de l’époque.
Quelques décennies plus tard, en 1775, la propriété change de mains et est acquise par Joseph Marie Servan de Gerbey, ministre sous le règne de Louis XVI. Cet homme politique influent, également juriste et écrivain, y réside une partie de sa vie. Sous son impulsion, Corps de Loup devient un lieu de réflexion et d’échange.
À la Révolution française, la noblesse locale subit de nombreuses transformations. La famille de Vogüé perd peu à peu son influence et la propriété change encore de propriétaire. Le domaine est progressivement modernisé et gagne en prestige.
Ce n'est qu’au XIXe siècle que Dr Stanislas Charrin acquiert le domaine en 1881, après avoir appartenu à la famille des Perrichons. Il marque un tournant dans l’histoire du lieu en y développant de nouveaux projets viticoles.
Aujourd’hui, ce document exceptionnel, préservé depuis plus de trois siècles, reste l’un des rares témoignages des grandes unions qui ont marqué l’histoire de Corps de Loup. Il nous rappelle que chaque pierre de ce domaine est le témoin d’un passé fascinant, où se mêlent noblesse, traditions et passion du vin.